Une Foooooolle Journée à Nantes (2/2)

>> dimanche 12 février 2012

Alors qu'a-t-on vu à la Foooolle Journée ?


Dès notre arrivée, on a pris du lourd : un concert de classique très classique avec Brigitte Engerer en soliste (tape un peu dans Google pour voir la carrière, grande star du piano), dans le Grand Auditorium en marbre de la Cité des Congrès.

Photo de Benjamindenantes


En général, le concert classique, c'est bien guindé, bien huilé : tout le monde est en noir, on applaudit surtout pas entre les mouvements, mais on tousse et on se mouche, etc. On applaudit quand l'orchestre rentre, puis quand le premier violon rentre, quand le chef rentre,  et enfin quand le soliste rentre.

Le premier morceau, l'orchestre joue seul. Le chef, tout en noir comme tout le monde sur scène, sort à la fin.

Petit temps de latence. Un homme en noir rentre, applaudissements.
L'homme en noir ouvre le piano à queue. En mon for intérieur, je me dis "ouah, c'est détendu ! le chef ouvre le piano quand même".
L''homme en noir repart, et toute la salle se rend alors compte qu'elle a applaudit ... un machiniste. Le machiniste fait une courbette désopilante façon "merci, ce n'était rien, je fais ça sans y penser, c'est dans ma nature, mouvement de cheveux", et la salle éclate de rire.

Un autre machiniste entre alors, pour poser la partition sur le piano (quand je dis que c'est huilé la mécanique du concert classique...). La salle, hilare, lui fait un triomphe.

Puis le chef, puis la soliste sont rentrés, chacun leur tour, et le cours normal des choses a repris.

C'était notre premier concert, cela a donné le La de tout notre WE.


On a aussi vu un concert mais je ne vous donnerai pas mon compte-rendu. Je vais laisser la parole à un voisin de pissotière de l'Homme.
Devant les urinoirs, un mec téléphone en pissant.
"Ouais, deux serbes. Des sœurs. Ouais, c'était dingue. Ouais sur un piano, je te dis. Diiingue !".
Sorti du contexte, c'est, comment dire ? Savoureux !!
Et parfois, elles se mettent aussi sur un lit, les frangines ...



On a aussi vu une balalaïka géante (les vrais gens disent "double basse") plus grande qu'une contrebasse. Ça fait d'ailleurs aussi bien Doumdoumdoum qu'une contrebasse, et en plus, si t'as un cartable assez grand, ça peut te servir d'équerre à l'école. A gauche sur la photo, c'est une domra. Ça, ça fait le bruit d'un youkoulele trempé dans de la vodka.
Terem Quartet - Photo France Télévision



Enfin, je ne peux pas vous laisser quitter cette page sans parler DU concert qui m'a foutu la chair de poule et les larmes de crocodile. Qui m'a mis la banane pendant des heures après (et encore maintenant, rien que d'y penser, je souris encore).

On a choisi ce concert en nous disant "Un trio d'accordéons ? ah ouais marrant !". 
Marrant ?!! Nous ne sommes que des incultes (mais on se soigne).


Motion Trio, c'est pas marrant, c'est extraordinaire. C'est beau, c'est frissonnant, c'est fou. Je n'ai pas trouvé de site officiel, mais ici, vous pouvez écouter gratuitement leurs titres. On trouve aussi pléthore de vidéos sur le Oueb.


C'était dans la grande salle du Lieu Unique. Au plafond, des futs sciés et peints de toutes les couleurs, sur le mur de gauche, des tapis kilims (???), et en guise d'arrière scène, un mur en parpaing brut.
 
Les futs et les kilims.
Photos en qualité crade, mais tant pis, il fallait que je vous les montre !


Un parrain de la mafia russe chauve un peu inquiétant et un géant chevelu bien coiffé, tous deux en queue de pie, entrent en piste. Ils sont suivis de près par un beau gosse (modèle gendre idéal) en veste en velours. Le lieu du concert était déjà atypique, mais nous voilà complètement ailleurs.

  


Les Tableaux d'une exposition, de Modest Moussorgski. Un accordéon puis un autre, se répondent sur le thème. Le troisième fait son entrée dans les graves, le thème monte en puissance, ça me remonte la colonne vertébrale.

Et puis je ne sais plus.


Je me rappelle que trois accordéons fortissimo, c'est une puissance de dingue.


J'ai adoré, une fin de morceau, piano pianissimo, avec le géant à cheveux qui faisait simplement souffler son instrument, sans son. J'en ai frissonné.


Sous les projecteurs, les instruments envoyaient des reflets dansants sur le mur en parpaings bruts. C'était beau au point d'avoir le souffle coupé.


En bis, ils ont repris une valse de Chopin. Le beau gosse s'est alors servi de son accordéon comme une boite à rythme, puis il a fait du scratch (je ne vois pas comment décrire ce son autrement) avec les touches. C'était DJ Yvette Horner aux platines. Halluuuucinant.


Je me souviens qu'ils sont extrêmement présents et en même temps complètement dans leur monde. Tout à tour doux, voire tendres, démoniaques, drôles, inspirés, terriblement humains.






Alors, la Folle Journée, c'était comment ? C'était fou.




Si vous voulez en savoir plus sur le thème de la Russie et son renouveau musical au 19e siècle, Aubergine Divine, dans sa jeunesse, a commis un Skyblog sur le sujet. (Comme quoi, le skyblog, ce n'est pas que le MAL).

2 contributions extrêmement pertinentes:

Prune 4 mai 2012 à 11:20  

Han ça à l'air carrément trop bien !!!! Dans un style un peu décalé mais franchement drôle et musicalement au poil de cul de chameau (j'exagère à peine) je te conseil d'aller faire un tour sur youtube voir mnozil brass... au Prunier on en est fan (et malheureusement les rares concerts français sont combles tout de suite bouh !)(on aime particulièrement lonely boy pour la prouesse technique... quand même)

AubergineDivine 18 août 2012 à 22:00  

OMG mon skyblog est partout pour toujours huhuhu (oui je découvre dans mes stat) (chose que je ne fais jamais)

A bientôt en tout cas ;)

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